Variété très anciennement introduite dans notre région, la Reine Claude dorée est une habituée des chaudrons des confituriers, distillateurs et liquoristes.
Afin d'améliorer la saveur de notre prune, après la cueillette, nous effectuons un passerillage sur claie. Nous éliminons manuellement toutes les queues et tous les noyaux pour obtenir la franchise du fruits. Elles ne sont alors, que chairs et peaux.
Après une longue fermentation, un fin mais profond parfum de Reine Claude dorée se fige. Notre distillation douce et précise amplifie son arôme.
Cette fois encore, la dégustation décompose la pureté de la chair puis la peau en longueur.
Comme le disait Byron (1817) : «... dans une robe de nuages, avec un diadème de neige » elle se présente à nous. Elle est limpide, brillante et lumineuse. Et ces reflets sont ceux que la lumière consent à lui donner.
Dès le 1er nez, on perçoit son amplitude, sa complexité, qui conjugue à la fois concentration/fraîcheur/ onctuosité /générosité/densité/ moelleux.
Le 2ème nez, lui, laisse apparaître une multitude de senteurs fruitées/florales, au travers desquelles se dessine en filigrane des flaveurs discrètes de tarte à l'ancienne avec du sucre cassonade. Au-delà de ces constatations primaires, il se développe à la façon d'un métronome.
Elle est (l'attaque) le prolongement du nez. Elle est un arc-en-ciel d'états : grasse, riche, gourmande, onctueuse, aromatique, séveuse, vive. Elle s'appuie sur un méli-mélo de fruits fondants, voire compotés.
L'acidité, elle, est présente sans exubérance et s'appuie sur un végétal noble (fougère, orchidées) : les essences essentielles de bergamote, jasmin, fougère, écorce d'agrumes apportent une sensation de verticalité et un regain de vitalité. L'alcool construit la matière tant dans sa verticalité que dans son horizontalité assise sur un piédestal bien solide.
La matière, elle, accompagnée en arrière plan par des confiseries (Anis, pastilles de Flavigny), est moelleuse, grasse avec des sucres résiduels bergamotés présents mais raffinés et gourmands. La finale, sphérique et longiligne, est empreinte de minéralité rafraîchissante. Elle glisse sur un socle de beaux amers.
Elle est escortée par des notes poivrées et nous fait croquer un fruit fondant, sans effets maniérés....).